Une initiation au bio, à la recherche du "mieux consommer"

Nous sommes en 2014, étudiante à Paris, c’est une de mes colocs qui m’initie à un mode de consommation plus régulé et biologique !
J’apprend à passer les étiquettes au crible, à devenir une snipeuse des produits faussement bio.

Élises des Savons Arthur

Je l’initie en retour à mon mode de déplacement (en stop) lors d’un Road Trip en sac à dos à travers la France. 👍🥾

C’est en recherchant un savon solide pratique, biologique et respectueux de l’environnement pour l’utiliser durant notre voyage que des personnes déjà convaincues m’ont parlé de Savons Arthur ! C’est ainsi que je suis devenue une “savonnée” de la marque !

Autant vous dire que l’expérience fût concluante ! J’étais ravie de trouver

Savon nature 100% biodégradableun savon 100% huile d’olive bio pouvant nous permettre de nous laver les cheveux et le corps près des cours d’eau et les lacs sans risquer de mettre en danger la faune et la flore locale ! 

Depuis cette année 2014, les Savons Arthur m’accompagnent dans mes douches naturelles à chaque voyage (mais également au quotidien dans ma salle de bain) !

Des savons biodégradables... ?

BivouacUn des grands avantages du savon solide (en dehors du fait de nous savonner haha) est qu’il est entièrement biodégradable.
Enfin, en principe…

Malheureusement la fabrication de certains composants qui se retrouvent dans de nombreux savons, pourtant labellisés par la cosmétique “éco-responsable”, est loin d’être sans incidence sur l’environnement.

Notamment les agens moussants (ou tensioactifs) issus des huiles végétales de palme ou de coco. 🌴🥥

Bien que vous ne trouverez rien de tout cela dans votre Savons Arthur il est important, selon moi, d’en parler (eh oui, encore).

Zoom sur le Greenwashing dans la cosmétique “clean”

Les multiples identités de l'huile de palme et de ses dérivés 🔎

Déforestation huile de palmeLes problèmes liés à la production d’huile de Palme, pourtant largement mis en exergue depuis de nombreuses années (le label Nature & Progrès est le 1er à l’avoir banni en 2015), se retrouve pourtant encore dissimulée, souvent sous forme dérivée dans nos cosmétiques dits “éco-responsables”…


Elle est utilisée dans la cosmétique notamment pour son faible coût à l’achat mais aussi pour ses capacités à solidifier rapidement le produit en le rendant homogène et moussant. L’emploi de l’huile de palme dans un produit fini est rarement pleinement assumé, des termes assez vastes comme : “huile végétale” ou “glycérine végétale” peuvent désigner son utilisation.

Culture palmiers huile de palmePour dénicher ses dérivés, cela devient un peu plus complexe… Il faut aller chercher à la racine des noms de ses acides gras…
Méfiez-vous donc des ingrédients INCI contenant les préfixes “PALM” (facile celui-là), “LAUR”, “DODÉC”, “MYRIST” ou encore  “STEAR”

Attention : Les acides LAURique et MYRISTique sont aussi présents dans l’huile de coco, mais son utilisation est bien mieux mentionnée, car plus “assumée”.

Une alternative plus responsable ?

Pour ne pas utiliser de l’huile de palme ou un de ses dérivés, les fabricants se portent sur d’autres huiles végétales et notamment la coco !

Mais là encore nous nous heurtons à quelques problèmes d’ordre écologique…

En dehors du fait que PETA à mis en lumière l’exploitation cruelle des singes ceuilleurs de noix de coco, cette dernière est utilisée pour créer les agents moussants de nombreux cosmétiques. 

Singes Cueilleurs de CocoCes agents moussants issus de la noix de coco peuvent être sulfatés (et donc très irritants pour la peau et nocifs pour la planète) on retrouve fréquemment parmi eux le Sodium Lauryl Sulfate (SLS) et le Sodium Coco Sulfate (SCS)

Mais les laboratoires ont trouvés une astuce miracle pour faire vendre leurs formules aux marques de cosmétiques qui rechercheraient un agent moussant plus doux et plus respectueux de l’environnement… Des produits non sulfatés !

C’est ainsi qu’est apparu le fameux Sodium cocoyl isethionate (SCI) pour remplacer les tensioactifs sulfatés ou pire, les additionner pour adoucir leur formule… Oui oui, moi aussi je trouve ça totalement zinzin 🙃! Mais là encore, il y a un hic ! Le Sodium cocoyl isethionate (SCI) est le résultat d’une intervention chimique lourde, énergivore et très polluante… Mais on y reviendra plus bas.

Dérivés de noix de coco non bioL’ultime pirouette des labos pour pallier au boycott du SCI est son petit frère, très en vogue dans la “slow” cosmétique : le Sodium lauroyl methyl isethionate (SLMI). Un tensioactif miracle, 100% biodégradable et respectueux de l’environnement, du moins, ce sont ses arguments de vente ! Bien heureusement, quelle que soit la distance parcourue par le mensonge, il se fait toujours rattraper par la vérité… Il s’avère finalement que le fabuleux Sodium lauroyl methyl isethionate (SLMI) n’est pas si différent de son petit frère, le SCI.

Le SCI et le SLMI font tous deux appel au même processus de fabrication. Pour les obtenir, on mélange les acides gras de l’huile de coco avec de l’acide iséthionique (le fameux “i” qui compose leur nom), un composé obtenu grâce à l’oxyde d’éthylène

L’Oxyde d’éthylène est un gaz toxique pour l’homme et très mauvais pour la planète. Il sera exfiltré du résultat final, mais entraînera des déchets très polluants pour notre environnement.

Ce processus est donc bien loin de prendre soin de notre planète, même si le produit final est vendu comme étant biodégradable et éco-responsable ! 

En bref.

Un véritable savon n’a pourtant pas besoin de tout cela pour mousser… Il existe de meilleures alternatives pour éviter d’utiliser ces dérivés polluants dans sa formulation.
De l’huile de coco pure saponifiée suffit ! 😉
Élise Rotellini